Le musée des rêves de Miguel A. Semán : les livres sauveront le monde

              On ne le dira jamais assez : les livres sauveront le monde. Ce qu’on dit encore moins souvent, c’est que la folie sauvera le monde – et pourtant nous savons tous au fond de nous que c’est vrai. Et quand un roman réunit les deux, BAM, ça fait des étincelles. Première lecture de 2018 – en réalité à cheval sur 2017 et 2018 mais on dira que ça passe –, premier coup de cœur de l’année.
              Le Musée des rêves raconte l’histoire de Rodolfo, un homme au chômage sous la dictature argentine. Un jour, Rodolfo est contacté par un certain Mendívez, via leur ami commun Le Rital, qui lui demande des rêves. En parallèle Rodolfo retrouve son amie d’enfance, Helena, qui s’est donnée pour mission de « libérer les livres ». Progressivement, et plus ou moins à leur insu, Helena et Rodolfo entrent dans une société secrète et se préparent pour « le jour des rêves », le jour où les rêves seront libérés au grand jour, aidés par le père d’Helena, un inventeur enfermé dans un asile. Je ne vous en dirai pas plus, de peur de vous spoiler – j’ai déjà l’impression d’en avoir beaucoup trop dit. L’intrigue tient en quelques lignes mais Miguel A. Semán la fait durer sur près de 400 pages sans qu’il y ait un seul moment creux, j’ai été captivée du début à la fin.

              C’est un roman qui constitue un combat contre la dictature et contre l’oubli (ce dernier étant incarné par le personnage à la fois très présent et toujours absent qu’est Analía), et pour la vie, la culture et l’amour sous toutes ses formes. Et finalement, les plus fous ne sont pas ceux qu’on croit. Je ne peux que vous conseiller cette lecture.

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